Login

Fertilisation du maïs Localiser l'azote en profondeur

Arvalis expérimente depuis 2013 l'efficacité agronomique et les bénéfices environnementaux d'un dépôt d'azote dans le sol. Cette technique est largement utilisée outre-Rhin.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Placer un concentré solide d'azote sous forme de sulfate d'ammonium (NH4), en un seul apport et au plus près des racines du maïs, où la plante viendra satisfaire ses besoins, est une technique de fertilisation née en Allemagne dans les années 1970 et connue sous la dénomination Cultan (1). Les aspects bénéfiques attendus de cette technique, comme l'économie d'engrais et de carburant, une volatilisation et un lessivage moindres, prennent un relief particulier dans la perspective de contraintes environnementales accrues. Ils sont étudiés par Arvalis dans le cadre du programme INDEE (2).

Lors des essais menés depuis 2013, plusieurs formes d'azote et d'apport ont été comparées : urée épandue en surface et enfouie, d'une part, NH4 et urée additivée d'un retardateur de nitrification injectés en profondeur, d'autre part. Des problèmes de méthodologie et l'absence d'outil d'injection adéquat ont empêché de tirer des conclusions sur plusieurs points et réclament la poursuite des essais. Deux éléments sont cependant d'ores et déjà retenus : si la fermeture du sillon d'injection est correctement effectuée, la volatilisation est réduite, voire annulée. A stratégie de fertilisation identique, aucune incidence sur le rendement n'a été observée.

150 000 HA EN EUROPE

En Allemagne, la question d'un meilleur rendement ne fait plus débat parmi les partisans de la technique. « Pour une dose d'azote réduite de 20 % par rapport au témoin, le volume récolté est supérieur, annonce Hermann-Josef Schumacher, conseiller grandes cultures au Bade-Wurtemberg. Quand l'engrais est épandu, la plante va au plus facile. C'est le cas avec l'urée apportée en plein. Si l'engrais est localisé, la plante absorbe presque toute la dose. L'efficacité est évaluée à 90-95 %, contre 50 % pour l'urée. Les oligo-éléments sont plus disponibles et les plantes mieux nourries plus résistantes. La dose de raccourcisseur peut être diminuée de 30 % et, en moyenne, un litre de fongicide est économisé par campagne. Les mauvaises herbes, elles, se développent moins, car elles ont moins accès aux éléments nutritifs. »

La surface fertilisée avec la méthode Cultan en Allemagne, en Autriche et en Suisse a gagné 30 000 hectares ces dix dernières années. Elle concerne désormais 150 000 hectares de céréales, betteraves, légumes et plantes horticoles.

(1) Controlled uptake long term ammonia nutrition.(2) Injection d'engrais N sous forme de dépôt pour plus d'efficience et moins d'émissions dans l'environnement.

[summary id = "10021"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement